Ticemed 11

L’enseignement supérieur au défi de la mondialisation ?
Pré-actes du Colloque Ticemed 11 (version du 03/04/18)

Voici les pré-actes du colloque actualisés à la date du 3 avril 2018

Logo Ticemed 11 Université Cadi Ayyad Marrakech, Maroc

Appel à Communication TiceMed11

Colloque international du 28 – 30 Mars 2018, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc

Pédagogie et numérique : L’enseignement supérieur au défi de la mondialisation ?

Organisé par les laboratoires I3M/IMSIC (Université de Toulon et Aix Marseille Universités) CREM (Université de Lorraine) et Trans ERIE (Université Cadi Ayyad de Marrakech)

TiceMed est une association internationale née autour d’un colloque qui s’est tenu à Toulon en 2003, et qui vient à Marrakech après avoir fait le tour de la Méditerranée. Les colloques TiceMed suivent le développement des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’éducation (TICE), désormais appelées plus communément « numérique éducatif », et témoignent de leurs usages dans les pays du Nord et du Sud grâce à un rassemblement large de compétences pluridisciplinaires. Le thème de cette 11ème édition de TiceMed en 2018 est :

Pédagogie et numérique : l’enseignement supérieur au défi de la mondialisation ?

Les communications retenues seront présentées oralement sous forme de sessions thématiques ou de posters. Elles feront l’objet d’une première publication intégrale dans des pré-actes en ligne sur le site web du colloque, dès son commencement. Comme pour les 3 dernières éditions (Barcelone 2011, Toulon 2014, Marseille 2016), un nombre limité de communications, révisées et sélectionnées par le comité scientifique en double aveugle, seront publiées ultérieurement dans un ouvrage de la collection « Série actes » adossée à la revue Questions de communication (http://www.lcdpu.fr/collections/ques2comserieactes/). Selon le même processus éditorial, un partenariat avec la revue en ligne Distances et Médiations des Savoirs (http://dms.revues.org) proposera également aux auteurs abordant spécifiquement les questions de distance, de soumettre une proposition d’article retravaillé en vue de la publication d’un dossier thématique ou d’un varia.

Pédagogie et numérique : L’enseignement supérieur au défi de la mondialisation ?

Dans un rapport sur les « évolutions de l’enseignement supérieur au niveau mondial » de 2009, l’UNESCO recense les principales transformations subies par les systèmes éducatifs. Le rapport insiste ainsi sur l’impact de la mondialisation, « réalité majeure du XXIème siècle, ayant déjà profondément influencé l’enseignement supérieur » (Altbach, Reisberg, & Rumbley, 2009: 5). Les auteurs précisent ensuite : « par mondialisation, nous entendons la réalité déterminée par une économie mondiale de plus en plus intégrée, les nouvelles technologies de l’information (TIC), l’émergence d’un réseau international du savoir, le rôle de la langue anglaise ainsi que d’autres forces indépendantes de la volonté des établissements universitaires » (ibidem). A ce phénomène s’ajoute le défi de la massification et de la mobilité, qui, selon le rapport, apparaît comme une des causes principales des transformations intervenues ces dernières décennies. Face à l’accroissement de la demande, l’enseignement supérieur s’est vu contraint de prendre des mesures touchant tout autant ses procédures administratives que sa pédagogie. Dans ce contexte, le numérique est envisagé comme un outil potentiellement pertinent et efficient, répondant également aux nouveaux enjeux du développement technologique.

Open courses, social and collaborative learning, mobile learning apparaissent, entre autres, comme autant de solutions innovantes mises à disposition du monde universitaire. De quelles manières les acteurs s’approprient-ils ces outils pédagogiques issus de la globalisation, dans un contexte local ? En quoi répondent-ils, ou pas, à la nécessité de gérer l’augmentation des effectifs dans les universités ? A ces problématiques empiriques s’ajoute celle du statut de la recherche en pédagogie dans les établissements d’enseignement supérieur : comment la notion, encore débattue, de « pédagogie numérique » s’insère-t-elle dans des institutions qui sont parfois peu enclines à mettre leurs paradigmes et méthodes en question ?

Comme le note Nicole Poteaux (2013) dans un numéro spécial de Distances et Médiations des Savoirs consacré à « TIC et fonction enseignante à l’université : questions pour la recherche » (Gremmo, Massou, dirs, 2013), le terme « pédagogie » ne recouvre pas les mêmes notions en Français et en Anglais, où il est plus fréquent d’entendre parler de teaching and learning. Elle constate que : « dans le milieu universitaire [français], le mot « pédagogie » garde souvent une connotation négative et génère également des controverses qui opposent les contenus à enseigner à la façon de le faire » (Poteaux, 2013 : 3). Le bouleversement qu’impose la technologie, nous amène à considérer le renversement de paradigme que constitue le passage d’une primauté des savoirs transmis à celle des savoir-faire acquis. « L’introduction de la pédagogie dans l’enseignement supérieur, prise entre les tenants de la primauté de la transmission des savoirs savants et ceux qui s’intéressent aux formes de leur acquisition, saura-t-elle instaurer le nécessaire dialogue ? » (ibid. : 3).

Cette question est au centre de la problématique de la mondialisation, puisque le modèle  anglo-saxon, qui oriente massivement cette globalisation de l’offre numérique (cours, contenus, outils), penche plutôt du côté de l’acquisition, alors qu’autour de la Méditerranée, le modèle de la transmission semble garder une place importante. On le constate notamment au niveau des publications francophones, où les Belges et les Canadiens (Québécois) dominent la recherche didactique, alors que le système universitaire français amorce depuis peu une réorientation de sa politique d’accompagnement des enseignants sur la pédagogie universitaire (Lameul, Loisy, 2014). Cette 11ème édition de TiceMed souhaite prolonger ce questionnement à Marrakech, en l’élargissant aux problématiques de la mondialisation et des différences de contextes universitaires entre pays du Nord et pays du Sud (Benchenna, 2008). A travers des exemples variés, TiceMed 11 aura ainsi pour objectif d’analyser la façon dont se décline l’appropriation d’outils et ressources numériques globalisés dans différents contextes locaux. Plusieurs axes de réflexion vont structurer le colloque et sont indiqués aux auteurs pour proposer leur communication, sans que cette liste soit limitative.

Axe 1. L’appropriation locale des outils et ressources mondialisés

Si ces questionnements touchent le monde de l’enseignement de façon globale, les problématiques restent pourtant bien liées à des enjeux locaux : au Nord, le souci de motiver les étudiants, d’individualiser et de professionnaliser les parcours de formation, au Sud, des exigences de plus en plus fortes face à la massification d’une jeunesse en forte demande. Pour tous, la volonté de s’inscrire dans des démarches d’amélioration continue, dans laquelle les outils du numérique pourraient prendre part. Dans quelle mesure des outils conçus par l’industrie, entre autres, peuvent-ils servir l’université ? Dans quelle mesure des outils majoritairement conçus au Nord et pour le Nord peuvent-ils servir le Sud ? Inversement, dans quelle mesure le Sud peut-il profiter du numérique pour inventer, créer, innover et proposer ses propres solutions, adaptées aux enjeux locaux ? Nous interrogerons donc les mouvements de va-et-vient du global au local, en soulignant les facteurs favorisant les initiatives innovantes et adaptées aux contextes d’usage.

Axe 2. Le numérique pour relever le défi de la massification

L’essor des technologies numériques de l’information et de la communication interroge à la fois nos modes de lecture, de construction de la réflexion et des savoirs (Kiyindou, 2014) : multiplication des supports de lecture (supports mobiles), modification de nos rapports à l’information et aux savoirs universitaires (instantanés, partagés), transformation de notre rapport au document (modifiable, collaboratif, ouvert). Le foisonnement et la facilité d’accès de ces outils et ressources numériques peuvent nous interpeller, voire nous désemparer, mais ils peuvent également offrir des réponses aux enjeux de la massification de l’enseignement supérieur, que ce soit en France et dans le pourtour méditerranéen (Maghreb, Europe du Sud et de l’Est, Liban, Egypte…). Selon quelles modalités ? Avec quels contraintes et nécessaires ajustements ?

Axe 3. La pédagogie universitaire et la mobilité

Face au bouleversement structurel de nos modes d’accès, de création et de diffusion des savoirs engendré par la mobilité numérique, il s’agira d’évaluer dans quelle mesure le monde de l’enseignement supérieur peut participer à ces évolutions. Face à quelles contraintes et éventuelles résistances locales, ou nationales, se retrouve-t-il ? Quels sont les leviers pour permettre une transition acceptée par la communauté universitaire? Quels contextes semblent favorables aux changements des pratiques pédagogiques, à l’échelle locale et nationale ? Comment intégrer ces changements et s’approprier ces outils numériques de plus en plus nomades ? Quel positionnement et quelle posture adopter face à une population d’étudiants majoritairement usagère du numérique et de ces outils nomades, pendant et en dehors des cours ?

Repères bibliographiques

Altbach, P. G., Reisberg, L., & Rumbley, L. E. (2009). Evolutions de l’enseignement supérieur au niveau mondial : vers une révolution du monde universitaire, Résumé, Rapport d’orientation pour la Conférence mondiale, de l’UNESCO sur l’enseignement supérieur (Unesco No. ED.2009/Conf.402/inf.6). Paris, France: Unesco. Consulté à l’adresse http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001831/183168f.pdf

Benchenna, A. (2008). Universités à l’ère numérique. Vers de nouveaux rapports entre les pays du Nord et les pays du Sud. Distances et savoirs, 1(6), pp. 99-116.

Gremmo, M.-J., Massou, L. (Dir.). (2013). Tic et fonction enseignante à l’université : questions pour la recherche. Distances et médiations des savoirs, 1(4). http://dms.revues.org/362

Kiyindou A. (2014). La Chaire Unesco Pratiques émergentes des technologies et communication pour le développement. Laboratoire Mica, Université Bordeaux-Montaigne. Revue française des sciences de l’information et de la communication, 5. http://rfsic.revues.org/1188

Lameul, G., Loisy, C., (Dir.). (2014). Pédagogie universitaire à l’heure du numérique. Louvain-la-Neuve: De Boeck.

Poteaux, N. (2013). Pédagogie de l’enseignement supérieur en France : état de la question. Distances et médiations des savoirs, 1(4). https://doi.org/10.4000/dms.403

Recommandations aux auteurs

Orientation épistémologique générale :

Bien que des réflexions théoriques concises et spécifiques soient prises en considération, l’orientation épistémologique générale des colloques TiceMed est de favoriser la publication de recherches en cours solidement empiriques. L’indication des cadres conceptuels, des méthodologies employées et une présentation claire des résultats obtenus sont indispensables à l’évaluation des propositions de communication par le comité scientifique.

Soumission et langues de travail :

  • Proposition d’une communication anonyme (2500 signes), en français ou en anglais, avec indication (sur page de garde séparée) des noms, prénoms, adresses postales et adresses mèls des auteurs ;
  • Texte pour les pré-actes en ligne du colloque (15000 signes) : français ou anglais, avec deux résumés (en français et en anglais), et un éventuel troisième résumé en langue native de l’auteur, en respectant les instructions qui seront fournies aux auteurs lors de l’acceptation ;
  • Communication orale (20 minutes + débat) : français ou anglais avec un support visuel en français ou anglais, selon les consignes qui seront fournies lors de l’acceptation définitive ;
  • Publication d’une sélection de textes dans un ouvrage de la « Série actes » adossée à la revue Questions de communication et/ou dans un dossier spécial de la revue en ligne Distances et Médiations des Savoirs : modalités précisées ultérieurement, textes soumis à ré-examen en double aveugle, rédaction en langue française (pour la « Série Actes ») et/ou anglaise (pour Distances et Médiations des Savoirs).

Procédure de sélection des propositions de communication et des pré-actes :

Évaluation en double aveugle par le comité scientifique du colloque à toutes les étapes du processus.

Échéances :

  • 20 Septembre 2017 : Envoi d’une proposition de communication en 2500 signes à l’adresse :

ticemed11@univ-tln.fr

  • 30 octobre 2017 : Réponse du comité de lecture.
  • 8 janvier 2018 : Envoi du texte complet de la communication (15000 signes).
  • 20 février 2018 : Notification d’acceptation du texte par le comité (avec corrections éventuelles).
  • 12 mars 2018 : Envoi du texte définitif de la communication pour les pré-actes en ligne.
  • 28 – 30 Mars 2018 : Colloque TiceMed11 2018 à l’Université Cadi Ayad, Marrakech, Maroc

Vous trouverez progressivement toutes les informations utiles sur le site web du colloque :

http://ticemed.eu/ticemed11-marrakech-2018/

Pour toute question, vous pouvez aussi contacter :

Comité scientifique TICEMED 11

(Mars 2018, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc)

Etienne-Armand Amato, Université Paris Est Marne-la-Vallée, France

Abderrahmane Amsider, Université d’Agadir, Maroc

Mohamed Bendahan, Université de Rabat, Maroc

Rachid Bendaoud, Université Cadi Ayyad de Marrakech, Maroc

Françoise Bernard, Aix-Marseille Université, France

Khalid Berrada, Université Cadi Ayyad de Marrakech, Maroc

André Blanchard, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Canada

Philippe Bonfils, Université de Toulon, France

Kamel Bouraoui, Université Virtuelle de Tunis, Tunisie

Jean-François Ceci, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France

Jean-François Cerisier, Université de Poitiers, France

Bernadette Charlier, Université de Fribourg, Suisse

Anne Cordier, Université de Rouen, France 

Fathallah Daghmi, Université de Poitiers, France  

Philippe Dumas, Université de Toulon, France

Michel Durampart, Université de Toulon, France

Cynthia Eid, Université de Montréal, Canada

Jérôme Eneau, Université de Rennes 2, France

Olivier Galibert, Université de Bourgogne, France 

Imed Gargouri, Université de Sfax, Tunisie

Thierry Gobert, Université de Perpignan, France

 France Henri, Télé Université du Québec, Canada

Catherine Kellner, Université de Lorraine, France

Brigitte Juanals, Aix-Marseille Université, France

Michel Lavigne, Université de Toulouse, France 

Sylvie Leleu-Merviel, Université de Valenciennes et du Haut-Cambrésis, France

Valérie Lépine, Université, Grenoble Alpes, France

Luc Massou, Université de Lorraine, France

Cathia Papi, Télé Université du Québec, Canada.

Daniel Peraya, Université de Genève, Suisse

Daniel Raichvarg, Université de Bourgogne, France

Émilie Rémond, Université de Poitiers, France

Caroline Rizza, Telecom Paris Tech, France

Carla Serhan, Université de Balamand, Liban

Stéphane Simonian, Université de Lyon 2, France

Brigitte Simonnot, Université de Lorraine, France

Florence Thiault, Université de Lille, France 

Farid Toumi, Université d’Agadir, Maroc

Martine Vidal, revue DMS, France

Philippe Useille, Université de Valenciennes, France 

Carsten Wilhem, Université de Haute Alsace, France 

NB : Les membres du comité scientifique et du comité d’organisation peuvent envoyer une proposition qui sera évaluée, elle aussi, en double aveugle.