Ticemed 10

Sources ouvertes dans l’education et communication des connaissances dans la societe"​
Pré-actes du Colloque Ticemed 10
Vous pouvez télécharger ici les pré-actes du colloque Ticemed10 (Marseille 2016)
Ticemed 10 (Aix-Marseille)

Appel à communication TICEMED 10

Colloque international 13 et 14 octobre 2016 EJCAM, Aix-Marseille Université

"SOURCES OUVERTES DANS L’EDUCATION ET COMMUNICATION DES CONNAISSANCES DANS LA SOCIETE"

Organisé par le laboratoire Information Milieux Médias Médiations
(I3M, Universités de Nice Sophia Antipolis et Toulon),

le Centre de Recherche sur les Médiations 
(CREM, Université de Lorraine/ université de Haute-Alsace)

l’Institut de Recherche en Sciences de l’Information et de la Communication 
(IRSIC, Aix-Marseille Université)

TiceMed est une association internationale née autour d’un colloque qui s’est tenu à Toulon en 2003 et qui vient à Marseille après avoir fait le tour de la Méditerranée. Les colloques TiceMed suivent le développement de l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’éducation (TICE) et témoignent des usages dans les pays du Nord et du Sud grâce à un rassemblement très large de compétences. Le thème de cette 10ème édition TiceMed en 2016 est :

Sources ouvertes dans l’éducation et communication des connaissances dans la société

L’association internationale TiceMed (http://www.ticemed.eu) organise ce 10ème colloque international en collaboration avec l’Institut de recherche en sciences de l’information et de la communication (IRSIC) d’Aix-Marseille Université, le Réseau Méditerranéen des Centres d’Études et de Formation (RMCEF) à l’université de Toulon (France), le réseau des Applications Multimédia Ludiques et Pédagogiques (LUDOVIA) à l’université de Toulouse (France), le laboratoire Information Milieux Médias (I3M) des universités de Nice Sophia Antipolis et Toulon (France) et le Centre de Recherche sur les Médiations (CREM) de l’Université de Lorraine et de Haute Alsace (France).

Les communications retenues seront présentées oralement selon un format multiple (sessions thématiques, posters présentiels, expositions) centré sur des discussions pointues en complément des échanges généraux. Elles feront l’objet d’une publication intégrale en ligne dans des pré-actes durant le colloque. Comme pour les deux dernières éditions (Barcelone, 2011, Toulon 2014), un nombre limité de communications révisées et sélectionnées par un comité de lecture en double aveugle seront publiées ultérieurement dans des actes officiels de la collection « Série actes » adossée à la revue Questions de communication (http://www.lcdpu.fr/collections/ques2comserieactes/). Selon le même processus éditorial, un nouveau partenariat avec la revue en ligne Distances et Médiations des Savoirs (http://dms.revues.org) proposera également aux auteurs abordant spécifiquement les questions de distance, de soumettre une proposition d’article en vue de la publication d’un dossier thématique.

Thèmes

Face au développement d’un capitalisme informationnel (Musso, 2007; Proulx et al., 2014) d’un nouveau genre, et dont les acteurs les plus visibles ont pour noms Google, Apple, Facebook, Amazon – les GAFA[1] -, Microsoft et les industriels du web, la communauté internationale tente d’organiser et de consolider un « service public de l’information » que les anglo-saxons nomment information commons (Beagle, 2006). Cette ébauche de service public de l’information prend des formes très concrètes et accessibles sous les catégories d’open data, creative commons, ou « sources ouvertes ». La notion de service public de l’information peut être considérée comme une extension de celle de domaine public à l’âge numérique. Elle met bien évidemment en cause les principes du droit en général, et du droit à la propriété intellectuelle en particulier, mais il est surtout le reflet d’une prise de conscience politique au plan mondial : les citoyens refusent d’être dépossédés de leurs données (data) et les scientifiques veulent sanctuariser ces données qui, manipulées et rediffusées, sont à la source de la connaissance (Aigrain, 2005). Les éducateurs, en tant que professionnels de la transmission des connaissances, ne peuvent rester à l’écart de ce mouvement, car il impacte directement le contenu de leur enseignement. La facilité apparente de l’utilisation des produits et services des Gafa peut mettre l’apprenant en situation d’addiction ou de dépendance préjudiciables à la formation de citoyens matures et créatifs.

Au plan éducatif, le développement des sources ouvertes s’accompagne d’une autre ouverture qui affecte le comportement des apprenants, celle des interfaces informatiques, outils numériques personnels, par lesquels passent les contenus. D’après l’étude de Jean-François Cerisier et Laëtitia Pierrot (2014 : 1), « le BYOD[2] est une réalité qui s’impose à l’université, sans que celle-ci l’ait choisie ». Cette modalité d’usage modifie aussi bien l’accès aux données, par la variété des applications que peuvent mobiliser les apprenants en dehors de toute prescription de l’enseignant, que la temporalité et la localisation de cet accès (par exemple, autant en amphi que dans le métro). Il s’ensuit une porosité de la sphère académique (Peraya, Bonfils, 2012) vers les sphères commerciales, politiques ou sociales. Pareillement les frontières privées / publiques deviennent ouvertes et les interactions entremêlées. Par la puissance de l’industrie du numérique, l’usage par les apprenants des outils numériques individuels (BYOD) recoupe souvent la domination des sociétés phare du web (GAFA). Les « ouvertures » deviennent ainsi une source majeure de renouvellement des réflexions dans les mondes de l’éducation, de l’information et de la communication.

Observées dans le secteur éducatif, les problématiques liées aux données massives et aux données ouvertes, en association avec les outils et les technologies de l’information et de la communication, constituent des évolutions majeures dans la production et la circulation des connaissances à l’échelle de la société tout entière. Des secteurs différents, porteurs d’enjeux sociétaux tels que ceux de l’environnement et du développement durable, des médias, de la santé ou de la prévention (Bernard, Meyer, 2013), expérimentent de manière similaire les atouts et les problèmes suscités par les données massives, les objets connectés et les sources ouvertes. Ces « ouvertures » sont aussi le socle d’un croisement des logiques d’acteurs, le réceptacle et le média de l’expression de connaissances et de compétences croisées, de discours experts mais aussi profanes, ayant de nombreuses conséquences en termes d’information et de communication.

La communauté scientifique francophone a eu, à ce jour, un rôle discret dans le mouvement mondial des information commons, et en particulier la communauté éducative. La récente prise de conscience par l’Éducation Nationale des enjeux de « l’ouverture », manifestée, par exemple, dans la création en octobre 2013 de la plateforme nationale France Université Numérique (FUN)[3],pour les MOOC[4], a pris le relai médiatique du mouvement beaucoup plus ancien des Formations Ouvertes et À Distance (FOAD), largement sous-exploitées en France. Ainsi FUN revendique-t-il en à peine 2 ans d’existence 400 000 comptes ouverts, 193 Mooc, 61 établissements et 1 million d’utilisateur[5], dont un nombre important d’apprenants issus du pourtour méditerranéen. Au plan de la Francophonie, on peut constater l’intérêt porté au renouveau de la FOAD dans la création en 2012 de l’Institut de la Francophonie pour l’ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC), basé à Tunis et ayant pour vocation de diffuser les Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement (TICE) au Sud et au Nord de la Méditerranée. Sur le plan international, de nombreuses plateformes d’hébergement de cours « ouverts » telles que Coursera, Udacity, edX, Open Education Europa ou EDUlib sont apparues, proposant de nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage. Cependant, si les MOOC et la FOAD favorisent le développement chez l’apprenant de stratégies cognitives ouvertes, ils ne sont pas les seuls moyens de concevoir des stratégies pédagogiques collectives impliquant les liens entre pairs, la coproduction de connaissances ou la créativité, sans oublier la transmission fondamentale des connaissances. D’autres plateformes numériques de partage, de publication, ou d’accès à l’information fondées sur des modèles ouverts, institutionnelles et/ou personnelles, peuvent également y contribuer. Le moment semble donc venu de faire le point et de poser quelques jalons sur ces sources variées d’expérimentation de nouvelles stratégies pédagogiques (Choplin et al., 2008).

TiceMed10 souhaite aborder la question des SOURCES OUVERTES DANS L’EDUCATION ET COMMUNICATION DES CONNAISSANCES DANS LA SOCIETE sous les angles des pratiques actuelles, des perspectives de développement et de leur impact sociétal. Ce programme inspire le plan en trois axes et neuf sous-axes des thématiques de l’appel à communication, auquel le lecteur pourra se référer dans le texte de proposition de communication.

Axe 1 : Analyse des pratiques
1.1 Pratiques techniques :
Accès aux sources ouvertes
Création de sources ouvertes
Manipulations (extraction, analyse) des données massives
1.2 Pratiques pédagogiques et communicationnelles
Catalogage des sources ouvertes dans l’éducation et la culture
Enseignement de l’accès aux sources (information-communication, sciences de l’éducation)
Mise en perspective des données massives (big data)
Ouverture aux commons
1.3 Environnements personnels d’apprentissage
Porosité des usages et outils entre sphères privée, académique et publique
Stratégies cognitives des apprenants
Usages collaboratifs entre pairs
Echanges et processus de normalisation

Axe 2 : Perspectives de développement
2.1 La francophonie et les sources ouvertes
Sources ouvertes et francophonie
Usages dans l’espace francophone
Partenariats et collaborations Nord/Sud
2.2 Les usages et stratégies éditoriales des plateformes existantes
Plateformes d’enseignement à distance/cours en ligne
Plateformes de publication/documentation/accès à l’information en ligne
Plateformes de partage en réseau/réseaux sociaux
2.3 Sources ouvertes et interopérabilité
Plateformes institutionnelles vs. plateformes libres
Dispositifs émergents
Usages émergents

Axe 3 : Impacts et enjeux
3.1 Enjeux scientifiques (théories et méthodologies)
Fiabilité des données
Ontologies
Renouvellement des méthodes scientifiques
Interdisciplinarité
3.2 Enjeux éthiques
Sécurité et intégrité des données
Valeur/fiabilité de l’information
Respect des données personnelles
Enjeux de « transparence » et éthique des discours
3.3 Enjeux économiques et organisationnels
Politiques scientifiques d’établissement
Industrialisation de l’information scientifique et de la formation
Risques monopolistiques et industriels du web
Commons vs. licensing

Repères bibliographiques

Aigrain, P. (2005). Cause commune : l’information entre bien commun et propriété. Paris : Fayard.

Beagle, D. R. (2006). The information commons handbook. New York: Neal-Schuman Publishers.

Bernard F., Meyer V., dirs (2013). Méthodes expérimentales en communication, ESSACHESS – Journal for Communication Studies, 6 (1/11). http://www.essachess.com/index.php/jcs/issue/view/12

Cerisier, J.-F., Pierrot, L. (2014). Prendre en compte le BYOD à l’Université. In : Actes du 28ème congrès de l’AIPU. Mons, Belgique. http://hosting.umons.ac.be/php/aipu2014/C9TEST/select_depot2.php?q=199

Choplin, H., Audran, J., Cerisier, J.-F., Lemarchand, S., Paquelin, D., Simonian, S., Jacquinot-Delaunay, G. (2008). Quelle recherche sur et pour l’innovation pédagogique. Distances et savoirs, 5(4), 483-505. http://doi.org/10.3166/ds.5.483-505

Musso, P. (2007). Pour une critique du « capitalisme informationnel ». Nouvelles FondationS, 6(2), 110. http://doi.org/10.3917/nf.006.0110

Peraya, D., Bonfils, P. (2012). Nouveaux dispositifs médiatiques : comportements et usages émergents. Le cas d’étudiants toulonnais en formation à l’UFR Ingémédia. Distances et médiations des savoirs. 1(1). http://doi.org/10.4000/dms.126

Proulx, S., Garcia, J. L., Heaton, L. (2014). La contribution en ligne. Pratiques participatives à l’ère du capitalisme informationnel. Québec (Québec) : Presses de l’Université du Québec.

Recommandations aux auteurs

Orientation épistémologique générale :

Bien que des réflexions théoriques concises et synthétiques soient prises en considération, l’orientation épistémologique générale de TiceMed est de favoriser la publication de recherches en cours solidement empiriques. L’indication des cadres conceptuels, des méthodes employées et une présentation claire de résultats sont indispensables à l’évaluation par le comité de lecture.

Soumission et langues de travail :

Proposition d’une communication anonyme (2500 signes), français ou anglais, avec indication sur page de garde séparée des noms, prénoms, adresses postales et adresses mèls des auteurs.
Texte pour les pré-actes en ligne du colloque (25000 signes) : français ou anglais, avec deux résumés (en français et en anglais), et un éventuel troisième résumé en langue native de l’auteur,  en respectant les instructions qui seront fournies aux auteurs lors de l’acceptation.
Communication orale (15 minutes + débat) : français ou anglais avec un support visuel en français ou anglais, selon les consignes qui seront fournies lors de l’acceptation définitive.
Publication des actes officiels dans la collection « Série actes » adossée à la revue Questions de communication ou dans un dossier spécial de la revue en ligne Distances et Médiations des Savoirs : modalités précisées ultérieurement, textes soumis à ré-examen en double aveugle, rédaction en langue française (pour la « Série Actes ») et/ou anglaise (pour Distances et Médiations des Savoirs).

Procédure de sélection des propositions de communication et des actes officiels :

Évaluation en double aveugle par le comité de lecture à toutes les étapes du processus.

Échéances :

15 février 2016 : Envoi d’une proposition de communication en 2500 signes à l’adresse :

ticemed10@univ-tln.fr

10 mars 2016 : Réponse du comité de lecture.
10 mai 2016 : Envoi du texte complet de la communication.
20 juin 2016 : Notification d’acceptation du texte par le comité (avec corrections éventuelles).
15 septembre 2016 : Envoi du texte définitif de la communication pour les pré-actes en ligne.
13 et 14 octobre 2016 : Colloque TiceMed10 2016 à l’EJCAM (Aix-Marseille Université)

Vous trouverez progressivement toutes les informations utiles sur le site web du colloque :

http://ticemed.eu (onglet “Colloque/Ticemed 10 Marseille”)

Pour toute question, vous pouvez aussi contacter :

Philippe Bonfils : bonfils@univ-tln.fr
Philippe Dumas : dumas@univ-tln.fr
Luc Massou : luc.massou@univ-lorraine.fr

Comité scientifique TICEMED 10

(EJCAM, Aix-Marseille Université, 2016)

M. Etienne-Armand Amato, Université Paris Est Marne-la-Vallée, France

Mme Françoise Bernard, Aix-Marseille Université

M. André Blanchard, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Canada

M. Philippe Bonfils, Université de Toulon, France

M. Kamel Bouraoui, Université Virtuelle de Tunis, Tunisie

Mme Bernadette Charlier, Université de Fribourg, Suisse

M. Philippe Dumas, Université de Toulon, France

M. Michel Durampart, Université de Toulon, France

Mme Cynthia Eid, Université de Montréal, Canada

M. Jérôme Eneau, Université de Rennes 2, France

M. Imed Gargouri, Université de Sfax, Tunisie

M. Denis Gasté, Université de Toulon, France

M. Gino Gramaccia, Université de Bordeaux 1, France

Mme France Henri, Télé Université du Québec, Canada

M. Nejmeddine Hentati, Université de Sfax, Tunisie

Mme Catherine Kellner, Université de Lorraine, France

Mme Brigitte Juanals, Aix-Marseille Université

Mme Sylvie Leleu-Merviel, Université de Valenciennes et du Haut-Cambrésis, France

Mme Valérie Lépine, Université Stendhal, Grenoble 3, France

M. Luc Massou, Université de Lorraine, France

Mme Cathia Papi, Télé Université du Québec, Canada.

M. Daniel Peraya, Université de Genève, Suisse

Mme Michelle Pieri, Università degli Studi di Milano-Bicocca, Italie

M. Daniel Raichvarg, Université de Bourgogne, Dijon, France

M. Paul Rasse, Université de Nice Sophia-Antipolis, France

Mme Caroline Rizza, Telecom Paris Tech, France

Mme Carla Serhan, Université de Balamand, Tripoli, Liban

M. Stéphane Simonian, Université de Lyon 2, France

Mme Brigitte Simonnot, Université de Lorraine, France

Mme Fidelia Ibekwe-SanJuan, Aix-Marseille Université

Mme Marie Michelle Venturini, Université de Corse, France

Mme Martine Vidal, Cned, France

NB : Les membres du comité scientifique et du comité d’organisation peuvent envoyer une proposition qui sera évaluée, elle aussi, en double aveugle.

[1] Voir http://www.silicon.fr/google-apple-facebook-amazon-10-choses-savoir-gafa-103205.html, consulté le 20/05/2015.

[2] Bring your own device (BYOD), ou « Apportez Votre Équipement personnel de Communication » (AVEC) en français. 

[3] Voir https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/about, consulté le 20/05/2015.

[4] Massive Open Online Courses (MOOC), ou « Cours en Ligne Ouverts et Massifs » (CLOM) en français.

[5] Voir https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/news/le-million/, consulté le 08/12/15.